La violence n’est pas que physique. Elle peut naître de situations de harcèlement, insultes, menaces, privation de liberté… Quand la violence survient, quand elle s’installe, ne restez pas sans aide.
Toutes les formes de violence ont de lourdes conséquences sur l’enfant et l’adulte qui en est victime mais aussi témoin. Des associations, structures proches de chez vous peuvent vous aider. La loi punit les auteurs de violence et protège les victimes. L’article 3 de la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 stipule que tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne.
Violences parentales : un risque qui concerne toutes les familles
L’opinion publique considère trop souvent, à tort, que la maltraitance des enfants est un phénomène rare, touchant majoritairement des familles défavorisées. Or, les risques existent dans toutes les classes sociales, sans distinction.
En France, un enfant meurt de maltraitance tous les quatre jours, 80 % des violences infligées aux enfants sont intrafamiliales, et vingt viols sur mineurs se produisent quotidiennement. Ces statistiques de l’Observatoire national de la protection de l’enfance (Onpe) font froid dans le dos. Elles ne rendent pourtant pas compte de l’ampleur de la maltraitance infantile, car ces violences sont de natures diverses et ont des répercussions traumatiques, physiques et psychologiques à court et moyen termes.
Il peut s’agir de violences physiques (coups et blessures, syndrome du bébé secoué) ; psychologiques (menaces répétées, chantage, insultes, brimades, humiliations verbales, dévalorisation systématique : « Ce n’est pas possible d’être aussi bête ! », « Que tu es maladroite ! », « Tu es vraiment trop gros ! ») ; de violences sexuelles (climat équivoque, non-respect de l’intimité de l’enfant, parents exhibant leur sexualité, attouchements, viols).
Cela concerne également les négligences lourdes : « Privations de nourriture, de sommeil, de soins, d’attention… autant d’éléments indispensables au bon développement de l’enfant et à son bien-être », indique Marie-Pierre Colombel, présidente de l’association Enfance et partage. « Si ces comportements peuvent toucher tous les milieux sociaux, il y a cependant des facteurs aggravants comme le chômage, l’alcoolisme ou autres addictions qui rendent les parents plus fragiles et plus violents envers leurs enfants. Ce qui ne veut pas dire que dans les familles où il n’y a pas ces difficultés, il n’y a pas de maltraitance. ».
Des séquelles à vie
Dans son livre La démesure*, Céline Raphaël raconte comment son père, directeur d’usine, la frappait avec une ceinture lorsqu’elle faisait des fausses notes sur son piano, et lui criait : « Tu es pire qu’un chien ! » « Ces mots irrémédiables ont marqué ma chair jusqu’au sang. Je ne les oublierai jamais. J’ai beaucoup de mal à m’en défaire » : cet extrait poignant montre à quel point la maltraitance peut avoir de lourdes répercussions.
« Aider un enfant, c’est sauver un adulte, a l’habitude de dire Marie-Pierre Colombel. On sait que les violences subies entraînent toutes sortes de pathologies : boulimie, anorexie, troubles du comportement, tendances suicidaires, etc.
En dix ans, j’ai rencontré des enfants victimes de violences totalement déstructurés, qui ne sont pas capables d’apprendre, qui ont un psychique déformé et qui grandissent avec un handicap énorme pour se construire et devenir autonomes. »
* La Démesure – soumise à la violence d’un père, éditions Max Milo (2013)
À SAVOIR
Des relais pour aider l’enfance en danger
– L’association L’Enfant bleu a développé, il y a deux ans maintenant, la plateforme en ligne alerterpoursauver.org qui permet de signaler rapidement un enfant en danger. Il suffit à l’utilisateur de se géolocaliser, ou de communiquer sa ville de résidence, pour être mis en contact avec une association de protection de l’enfance située à proximité.
– En 2008, l’association Enfance et partage ouvrait la ligne téléphonique d’écoute Allo parents bébé au 0 800 00 3 4 5 6 (numéro vert), qui vient en soutien de parents inquiets, dès la grossesse jusqu’aux 3 ans de l’enfant. Une plateforme gratuite tenue par des écoutantes psychologues et puéricultrices spécialisées, du lundi au vendredi de 10 h à 13 h et de 14 h à 18 h.
Enfants en danger : appelez le 119 !
Opérationnel 24 h/24 et 365 jours par an, le service national d’accueil téléphonique de l’enfance en danger sauve des vies depuis plus de trente ans. Éclairage avec son directeur, Pascal Vigneron.
Parents, enfants, voisins, professionnels… tout le monde peut appeler le 119 ! « Que vous soyez concerné, témoin ou que vous ayez des doutes sur la sécurité d’un enfant, n’attendez pas qu’il y ait un drame et n’hésitez pas à composer le 119 pour alerter sur une situation ! insiste Pascal Vigneron, directeur du service national d’accueil téléphonique de l’enfance en danger. C’est un geste citoyen qui en va de la responsabilité de chacun. »
Les grands principes de cette plateforme téléphonique ? « La gratuité, au même titre que les autres numéros d’urgence, la non-visibilité sur les relevés téléphoniques et la confidentialité, poursuit le responsable. Je dis bien confidentialité et non anonymat, car en cas de réquisition judiciaire, nous transmettons les éléments à l’autorité judiciaire. »
« Le 119 comptabilise 35 000 appels traités par an, soit presque une centaine par jour, et 270 000 appels entrants. Avec un taux de décrochage de 89 % », explique Pascal Vigneron. Au bout du fil, une équipe de dix agents d’accueil et de 45 écoutants professionnels qui se relaient de jour comme de nuit. « Psychologues, juristes ou travailleurs sociaux, ils ont une vraie connaissance de la protection de l’enfance et sont formés à l’écoute personnalisée et au recueil de la parole. Il n’y a pas de questionnaire type ! »
Une intervention par jour des services d’urgence
48 % des appels aboutissent à une aide immédiate de la part des équipes du 119 : conseils tant sur le plan social, juridique que psychologique, orientation vers des professionnels locaux – protection maternelle infantile (Pmi), associations d’aide à la parentalité, etc. « Dans 52 % des cas, il s’agit d’informations préoccupantes pour lesquelles nous estimons que les services départementaux doivent aller évaluer le danger », constate Pascal Vigneron. Chaque jour, un appel conduit à une intervention directe des services d’urgence pour sortir le jeune de son environnement et lui venir en aide. « Précisons, enfin, que seulement 19 % des appels au 119 proviennent de mineurs, et ils sont prioritaires. »
Violences au sein du couple
Les violences conjugales sont un ensemble d’actes, de propos et comportements par lequel votre partenaire ou ex-partenaire veut vous contrôler, vous dominer et vous détruire. Ne restez pas sans rien faire, protégez-vous, demandez de l’aide, vous ne serez pas jugée. La loi interdit ces violences et punit leurs auteurs. Quelles que soient ses explications et justifications, votre partenaire ou ex-partenaire n’a pas le droit de vous agresser.
Vous êtes victime de violences conjugales
En cas de danger immédiat, contactez le 17
Contactez le 3919
Le 3919 est le numéro pour les femmes victimes de violences (appel gratuit depuis un téléphone fixe ou mobile). Ouvert du lundi au samedi de 9h00 à 19h00. Appel anonyme, n’apparaît sur aucun relevé téléphonique.
Contactez SOS Médecin au 07 54 32 71 83 : Pour les victimes de violence, SOS médecins à Tours accueille 24h/24 et 7jours/7. Une convention a été signée entre SOS MEDECINS, la police, la gendarmerie, la justice, la préfecture, l’Ars, le 115, les taxis de Tours, le CHU pour faciliter la prise en charge et l’accompagnement des femmes victimes de violences.
Accueil dans les locaux de SOS Médecins 24h /24 : 19 rue de la Dolve – 37 000 Tours
Sans RDV de 8h à 20h – Sur RDV, la nuit, après 20h
Un médecin constatera les traumatismes physiques, vous serez écoutée et un traitement pourra vous être prescrit, vous pourrez bénéficier des soins avec les infirmiers. Le médecin établira un certificat initial avec ITT, pourra prendre des photos pour les joindre au dossier. Vous pourrez aller porter plainte au commissariat ou à la gendarmerie sur des créneaux horaires dédiés, spécifiques, ce qui vous évitera une attente trop longue.
Informez-vous auprès du CIDFF de l’Indre-et-Loire au 02 47 27 54 00 : le CIDFF de l’Indre-et-Loire fait partie du réseau des Centres d’information sur les droits des femmes et des familles. Il informe, oriente et accompagne le public, en priorité les femmes, dans les domaines de l’accès au droit ; de la lutte contre les violences sexistes ; du soutien à la parentalité ; de l’emploi, de la formation professionnelle et de la création d’entreprise ; de l’éducation et de la citoyenneté ; de la sexualité et de la santé.
ASSOCIATION France VICTIME : L’association peut être contactée en cas d’agression, viol, violence. En cas d’urgence, il est possible d’appeler le 116 006 pour être redirigée vers le réseau local.
L’association a ses locaux à Tours, 10 place neuve.
Tél : 02 47 66 87 33
Site internet : Aide gratuite aux victimes – France Victimes 37 – France Victimes 37 – Tours (france-victimes37.fr)
La Maison des Femmes :
Site internet : CHRU de Tours. La Maison des Femmes. (chu-tours.fr)
Le violentomètre :
Télécharger l’outil
POUR PLUS D’INFORMATIONS
Trouvez les associations proches de chez vous, qui peuvent vous accueillir, vous accompagner, vous aider sur le site Arrêtons les violences: https://arretonslesviolences.gouv.fr/besoin-d-aide/violences-au-sein-du-couple
Signaler des violences sexuelles et sexistes : une plateforme dédiée pour signaler et bénéficier d’assistance, de conseils 24h/24 et 7J/7. Vous dialoguerez via un tchat avec des forces de l’ordre formées aux violences sexistes et sexuelles de manière anonyme et gratuite. https://arretonslesviolences.gouv.fr
UNE AIDE D’URGENCE POUR LES VICTIMES DE VIOLENCES CONJUGALES
Une nouvelle aide à destination des victimes de violences conjugales est mise en application.
S’éloigner du partenaire violent pour se protéger
La création de l’aide d’urgence pour les victimes de violences conjugales est issue d’une proposition de loi visant à lutter contre les violences conjugales qui a été adoptée à l’unanimité le 28 février 2023 (loi n°2023-140 du 28 février 2023).
Sous forme d’appui financier, cette nouvelle aide doit permettre à une victime de violences conjugales de prendre de la distance physique avec l’auteur des violences et constitue ainsi une première réponse pour organiser son départ.
Elle est versée par la Caf à toute personne (homme ou femme, sans limite d’âge, avec ou sans enfant, allocataire ou non) victime de violences datant de moins de 12 mois à la date de la demande et attestées par un document : dépôt de plainte, ordonnance de protection, signalement au procureur de la République. Elle peut être en couple (marié, pacsé ou union libre) ou déjà séparée du partenaire violent sous réserve que les violences aient eu lieu moins d’un an avant la demande.
Pour en savoir plus :
> L’aide d’urgence pour les victimes de violences conjugales | Bienvenue sur Caf.fr
> Flyer sur l’aide d’urgence pour les victimes de violences conjugales